Accueil Portraits Robin Gonalons
Alumni

Robin Gonalons

Conseiller référendaire en service extraordinaire à la Cour des Comptes - Parcours Affaires publiques - 2016

Diplômé de la promotion Robert Badinter en 2016, Robin Gonalons est à présent Conseiller référendaire en service extraordinaire à la Cour des Comptes. Dans ce portrait, il revient sur son parcours très riche au sein de Sciences Po Aix, puis dans sa préparation aux Grands concours.

Quel est votre parcours académique ? Que vous a apporté Sciences po Aix ?

J’ai rejoint Sciences Po Aix dès la première année et appartiens à la promotion Robert Badinter (2011-2016). Après une troisième année d’échange universitaire à l’Université de Cambridge (Royaume-Uni), j’ai suivi le parcours affaires publiques. En parallèle de Sciences Po Aix, j’ai également obtenu une maîtrise de droit public à l’Université Aix-Marseille. Enfin, lauréat du concours de directeur d’hôpital en 2017, j’ai continué à me former à l’École des Hautes Études en Santé Publique ainsi qu’à l’ESCP Europe (Mastère spécialisé santé).  

Malgré cette succession de formations – certains diraient boulimie – Sciences Po Aix occupe une place centrale dans ma formation intellectuelle et personnelle.

En premier lieu, je conserve de Sciences Po Aix le souvenir d’enseignements d’excellente qualité, en particulier en droit, en histoire ou en économie. Par-delà les connaissances, c’est bien sûr l’apprentissage de la méthode qui m’a marqué – en particulier dans une époque où le problème n’est pas l’accès au savoir, mais la hiérarchisation et l’ordonnancement de celui-ci.

En second lieu, il ne serait pas faire justice à la vérité que de laisser penser que les enseignements ont constitué mon unique préoccupation lors de mon passage à l’École. La vie étudiante de la maison m’a sans doute autant passionné et apporté que le reste, en m’investissant notamment au sein du Bureau des Élèves.

De façon générale, et c’est là le principal message que j’aimerais transmettre aux étudiants, Sciences Po Aix m’a apporté tout le bagage nécessaire afin de réussir ce que j’ai souhaité entreprendre par la suite.

À quoi ressemble votre quotidien ? Quelles sont vos missions ? 

En tant que directeur d’hôpital détaché à la Cour des comptes, qu’on me permette de détailler deux quotidiens et missions différents !

Tout d’abord, j’ai assuré pendant 4 ans des fonctions de directeur d’hôpital adjoint au sein d’hôpitaux du Val-de-Marne (94). En résumé, j’étais directeur des ressources humaines médicales ainsi que de la recherche clinique d’un groupement hospitalier qui accueille plusieurs centaines de milliers de patients chaque année. Concrètement, j’avais la responsabilité du recrutement et de la gestion RH d’environ 1000 médecins ainsi que du bon déroulement des études cliniques. Pour cela, je disposais d’un budget d’environ 80 millions d’euros et assurais le management d’équipes aux profils variés. Le métier de directeur d’hôpital, très opérationnel et exposé, a ceci de passionnant qu’on jongle entre des enjeux concrets et stratégiques en permanence au cours d’une même journée.  

Après cette expérience, j’ai rejoint depuis janvier la Cour des comptes, en détachement, au sein de la 6e chambre chargée des champs de la santé, du médico-social et de la sécurité sociale. Je ne peux hélas entrer dans le détail de mon quotidien professionnel, dans la mesure où nos travaux sont couverts par le secret de l’instruction. La Cour des comptes, institution supérieure de contrôle bien connue de nos concitoyens, est avant tout une juridiction indépendante dont les membres ont le statut de magistrats.

On peut toutefois rappeler que la raison d’être de la Cour découle directement de l’article 15 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, selon lequel « La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration ». En ce sens, la Cour assure des missions nombreuses et variées, du contrôle d’organismes publics, à l’évaluation de politiques publiques, la certification de comptes publics et le jugement de l’action des gestionnaires publics en matière financière. Conforme à sa devise dat ordinem lucendo (« elle rétablit l’ordre par la lumière »), ses travaux et publications visent à éclairer l’action publique et le citoyen.

Dans le domaine de la santé, on se souviendra par exemple de son rôle dans la révélation des dérives de l’Association pour la Recherche sur le Cancer (ARC) dans les années 1990, ou plus récemment de son rapport sur l’Ordre national des médecins ou sur la santé des enfants.

Quels sont vos projets pour l’avenir ? Des défis à relever dans les prochaines années ?

Avec des camarades diplômés de l’ENA et de l’INET, nous sommes auteurs d’un ouvrage de préparation aux grands concours de la fonction publique qui a connu deux éditions en 2018 puis en 2020. Nous sommes en train de préparer une troisième édition entièrement refondue et mise à jour, que nous publierons pour l’été 2023 ! Cet ouvrage s’attache à présenter l’ensemble des grands concours et métiers de la fonction publique, des conseils et méthodes pour les préparer et surtout les réussir.  

Un message à destination des étudiants à cet égard : la fonction publique permet des parcours extrêmement riches et variés. Si les concours sont difficiles et exigeants, les étudiants ne doivent pas s’autocensurer. Ils sont accessibles aux candidats qui disposent de la volonté et de l’envie nécessaires. Par ailleurs, qu’il s’agisse de la fonction publique hospitalière, la fonction publique territoriale ou d’État, les perspectives sont très nombreuses et les mobilités au sein de la fonction publique entre les secteurs et thématiques – c’est méconnu – souvent plus importantes que dans le secteur privé.

Un dernier conseil pour les étudiants ?

Faites des stages et multipliez les expériences, mêmes courtes, au cours de votre cursus. Ces dernières vous permettront d’affiner vos domaines d’intérêt, et in fine feront le tri entre ce qui relevait du fantasme et ce dans quoi vous voudrez vous investir professionnellement. Il n’est pas rare, lorsque l’on est étudiant, d’avoir des idées fausses sur un secteur ou un métier donnés – en positif comme en négatif, d’ailleurs.

N’hésitez pas à aller au contact de professionnels en exercice pour leur demander des conseils. Par-delà vos enseignants à Sciences Po Aix, n’hésitez pas à contacter via les réseaux sociaux les anciens élèves de l’école ou même des personnes issues de cursus différents. La plupart des professionnels en exercice acceptent avec plaisir d’échanger avec des étudiants qui les sollicitent en ce sens.