François Ravier

Pouvez-vous vous présenter ? Quel est votre parcours ?

Je m’appelle François, j’ai 24 ans, et je viens de terminer ma première année de Master à Sciences Po Aix en Politique Culturelle et Mécénat. Avant d’intégrer l’École j’ai étudié trois ans en classe préparatoire littéraire, spécialisé en Littérature puis en Histoire et Géographie. Ce sont probablement ces premières années qui m’ont décidé à choisir ce master, ajoutées à mon stage de 3A, en Colombie, au Service Culturel de l’Alliance Française de Bogotá.

Pourquoi l’éloquence ? Qu’est-ce qui vous a amené à cette discipline ?

J’ai toujours aimé écrire et dire des textes, la littérature a été ma première sensibilité artistique dans mon enfance. J’étais un enfant taciturne et bègue, et lire et écrire était sans doute une échappatoire dans mon imagination pour éviter de sortir de moi-même. En grandissant, j’ai réalisé le pouvoir des mots, de la parole bien dite, et ai voulu perfectionner, trouver des manières de toucher un auditoire. En un sens, l’éloquence était donc une manière de surmonter les barrières qui m’empêchaient de communiquer avec les autres.

C’est lors de mon entrée à Sciences Po Aix, en 2020, que j’ai découvert l’association Aixloquence. Au début, j’ai suivi d’assez loin les réunions et événements, mais ai décidé de me présenter avec succès aux sélections pour le prix Mirabeau 2023. Préparer ce concours, me lier d’amitié avec les autres membres de la délégation, s’exercer ensemble pour améliorer sans cesse nos expressions et réparties, écrire des discours sur tous les sujets… tout cela a été une sorte de révélation pour moi.

Vous avez été finaliste du Concours National d’Éloquence 2023, comment avez-vous vécu cette expérience ?

Je ne m’attendais pas à être sélectionné, parmi les centaines de candidats. Il s’agissait pour moi d’une simple occasion supplémentaire de pratiquer l’art oratoire. Après l’annonce de ma nomination, il m’a fallu apprivoiser mon anxiété, prendre conscience de l’opportunité unique qui m’était offerte : on ne dit pas tous les jours un discours devant 1200 personnes ! J’ai pu compter sur mes amis de la délégation du prix Mirabeau 2023 et d’Aixloquence pour m’entraîner, me pousser dans mes retranchements, m’enseigner leurs astuces : l’association a été un véritable atout.

La soirée du concours, quant à elle, s’est déroulée de la meilleure façon. Je suis très heureux de ma prestation autant en discours qu’en joute verbale. Les membres du jury et le public ont apprécié mon passage, mes références, mon style… et si j’ai effectivement perdu, je reconnais le talent du vainqueur, qui m’a beaucoup appris. En bref, je désirais seulement être fier de moi pour ce concours, et cet objectif est rempli.

Allez-vous donner une suite à cette expérience ?

L’éloquence me sera toujours utile dans ma carrière future et dans ma vie. C’est une compétence recherchée, dont je suis très fier. J’espère avoir l’occasion, un jour prochain, de parler de nouveau sur une scène, cette fois-ci pour le compte d’une institution ou d’une organisation… peut-être, je l’espère, à l’occasion de mon stage de 5^ème année !

Quels conseils donneriez-vous aux orateurs et oratrices de demain ?

En dehors des conseils assez évident d’apprendre à respirer, à parler lentement et distinctement, il y a une leçon très importante pour réussir un discours : apprivoiser la peur du ridicule. Si on appréhende trop, l’auditoire sentira invariablement notre peur, l’assurance manquant au propos. À l’inverse, si on est trop sûr de soi, on aura l’air pédant et prétentieux, ce qui est un risque récurrent en éloquence. Il faut donc rechercher une complicité avec le public, parler de manière personnelle et humble, sereine. De cette manière, on fera rire, on pourra émouvoir beaucoup plus facilement.