Philippe Marc

Pourriez-vous vous présenter et présenter votre parcours ?

Je suis titulaire d’un diplôme de 3ème cycle de l’IGS (Institut de Gestion Sociale). Je débute ma carrière en 1997 dans les semiconducteurs chez ST Microelectronics à Grenoble, en tant que Responsable des Ressources Humaines. En 2001, je rejoins le site de ST Microlectronics de Rousset, près d’Aix-en-Provence, dont je deviens Directeur des Ressources Humaines en 2008. Promu en février 2016, j’occupe désormais la fonction de Directeur du site. Je suis par ailleurs très impliqué dans les initiatives qui contribuent au développement économique du territoire : outre l’Espace MAPP en 2010, j’ai co-fondé en 2013 l’antenne PACA de l’association « Entreprendre pour Apprendre », en partenariat avec les Académies d’Aix-Marseille et de Nice, dont l’objectif est de développer le goût d’entreprendre et la passion de l’entreprise auprès des collégiens et lycéens de la Région. En 2020, je suis également devenu membre du bureau de l’association « Campus d’Excellence Industrie du Futur Sud » et, co-fondateur, du futur campus microélectronique «I-NOVMICRO » de l’Ecole des Mines de Gardanne (13).

Pouvez-vous nous raconter l’histoire de la HR School ?

Tout a commencé en 2010, lorsque nous décidons, avec les DRH d’Airbus-Helicopters et de la CMA-CGM, de conjuguer nos efforts au service du territoire en créant une association « le Pôle de Mobilité régional Provence Méditerranée », dit Espace MAPP. Cette association regroupe aujourd’hui les 12 plus grandes compagnies régionales, représentées par leurs DRH, et déploie des programmes collaboratifs, concrets et innovants pour accroître l’attractivité des talents, la mobilité de nos ressources humaines, ou encore la diversité au sein de nos entreprises. Synergie, innovation RH, convivialité sont dans l’ADN de cette association unique en son genre. 

Pour revenir en 2010, après avoir mis en place une plateforme de mobilité entre les acteurs (ce qui a été notre premier dispositif), il est très vite apparu intéressant de créer un programme commun de formation pour les collaborateurs HR de nos équipes respectives, notamment pour ceux ayant vocation à prendre de nouvelles responsabilités. Notre volonté n’était pas de reproduire un parcours existant, mais un parcours complémentaire, structurant pour cette étape de carrière, et surtout « oxygénant ». Nous avons choisi Sciences Po Aix pour coconstruire ce programme, afin d’apporter cette touche d’oxygénation qui permettrait à nos collaborateurs de faire le pas de coté attendu, le fameux « out of the box ». Proposer des cours de géopolitique ou d’économie internationale pour développer les compétence d’un RH était osé… mais il s’est avéré, 10 promotions plus tard, que c’était un pari gagnant. Le deuxième volet de ce dispositif consistait à faire intervenir les DRH de ces grandes entreprises sur des modules très concrets de leurs choix, des modules de formation basées sur leurs expériences/succès RH, leurs best practices. Enfin, il s’agissait aussi de créer un réseau entre nos HR, permettant de fluidifier les échanges professionnels. Ce concept a pu être mis en œuvre pendant quelques années, avec le support d’un ancien collègue DRH de Lyondell Basell, en collaboration avec l’équipe pédagogique de Sciences Po Aix. Ce dispositif n’aurait pas pu voir le jour si Sciences Po Aix n’avait pas, déjà à cette époque, ouvert ses portes à l’entreprise en créant ainsi une belle passerelle, devenue depuis un pont 4 voies… La formation s’est par ailleurs dotée de nouveaux modules très intéressants qui, j’en suis sûr, seront étudiés avec intérêt par la nouvelle présidente de l’Espace MAPP, Laurence Lelouvier, DRH du groupe Onet, qui intervient d’ailleurs dans le programme.

Le métier de DRH et la fonction RH évoluent en permanence, quelles sont les nouvelles « tendances » à prendre en compte dans une formation comme la HR School ?

J’ai quitté la fonction de DRH il y a peu, après avoir œuvré pendant 20 ans, pour me recentrer sur mon métier de Directeur de site. Mais selon mon prisme, il ne me semble pas opportun de former aux outils ou méthodes HR qui sont déjà très supportés par les écoles spécialisées ou centres de formation dédiés. Par contre, il me semble important de garder le principe de déploiement de modules opérationnels / best practices par les professionnels de la fonction, qui intégreront de fait ces nouvelles tendances. Concernant l’apport de Sciences Po Aix, peut-être faire évoluer le programme sur de nouveaux modules tel que le renseignement économique, qui croise désormais fortement, dans le monde de tensions que l’on connaît, la dimension RH en entreprise. Dans l’alchimie de la réussite, les ingrédients sont clés ainsi que le dosage, mais l’important c’est d’innover.